« Celui qui aspire à une vie paisible s’est trompé en naissant au XXe siècle. » – Léon Trotski
Il y a des écrivains que l’on découvre sur le tard avec une seule envie : rattraper le temps perdu. Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués est un livre atypique, inattendu, surprenant. C’est le dernier roman de Jean-François Vilar et c’est aussi la dernière aventure de Victor Blainville, le personnage principal.
Victor est photographe, amoureux de Paris, tellement fou de sa ville qu’il a du mal à la quitter. Pourtant, répondant à la sollicitation d’un ami directeur d’un journal, Victor sort de sa zone de confort et accepte un reportage à l’étranger. Mal lui en prend, il sera pris en otage dès la sortie de l’aéroport et relâché trois ans plus tard dans un monde en pleine révolution : le mur de Berlin vient de tomber, nous sommes en 1989.
Alex, son codétenu meurt quasiment sous ses yeux quelques jours après leur libération : l’enquête commence. Elle le conduira à se plonger dans un carnet de 1938 et à revivre la vie d’un certain Alfred Katz, père de son codétenu.
Avec Victor, on arpentera Paris et Prague, on revivra la lutte sanglante entre trotskistes et staliniens, on plongera avec délectation dans le Paris des années trente à la rencontre du fils de Trotski, d’André Breton et de bien d’autres mais Jean-François Vilar saura relier tous les fils de ce roman mystérieux pour nous ramener en 1989.
Editions Points – 1993 – 568 pages