« On mesure son succès au nombre d’ennemis qu’on se fait » – Phil Spector
Il est plus connu aujourd’hui pour ses frasques judiciaires et son comportement excentrique que pour ses talents de musicien. Il a fini sa vie de façon pitoyable après avoir avoir été tellement flamboyant ! Phil Spector a été LE producteur de musique qui a révolutionné la musique et inventé le mur du son.
Marqué à jamais par le suicide de son père alors qu’il est enfant, entouré d’une mère et d’une soeur instables, les débuts dans le vie de Phil Spector sont chaotiques. Petit, d’un physique pas spécialement avantageux, il n’est pas l’élève le plus populaire de son lycée d’autant qu’à l’occasion il sait se montrer très agressif mais il découvre la musique et c’est bien elle qui va le sauver. Son grand talent de producteur est reconnu de toute l’industrie du disque malgré son comportement erratique et sa grande facilité à se fâcher avec tout le monde jusqu’au jour où Lana Clarckson meurt dans sa maison, ce qui annoncera le début de la fin.
Mick Brown est sans aucun doute un passionné de musique et un auteur sérieux et finement documenté. Et c’est là que le bât blesse. Phil Spector, la descente aux enfers d’un génie du rock est un livre de spécialiste. Le lecteur moyen (comme moi) se retrouve noyé dans des détails qui passionnent assurément les spécialistes de l’histoire de la musique rock mais ennuient passement les autres. Etait-il indispensable de disséquer chaque chanson pour en extraire la génèse ? Absolument pas. Un récit plus centré sur le personnage aurait gagné en clarté et aurait empêché le livre de me tomber des mains. Me reste une impression d’occasion manquée car le personnage est fascinant par ses failles et ses fulgurances géniales : je suis déçue.
Editions Sonatine – 2025 – 768 pages