« L’art des contes aide à sourire, à combattre la mort » – Paolo Taviani – Cinéaste
Ali Baba et les quarante voleurs, Aladin et la lampe merveilleuse, Sinbad le marin, ces contes ont enchanté des générations d’enfants mais au XVIIIe siècle, ils faisaient le bonheur des adultes qui attendaient leur traduction avec la fébrilité de ceux qui aujourd’hui attentent le lauréat du prix Goncourt.
C’est grâce à l’orientaliste français Antoine Galland que nous avons pu être enchantés par ces contes venus d’orient. Son nom avait sombré dans l’oubli, Irène Frain lui rend enfin justice dans L’or de la nuit.
Antoine Galland vient d’un milieu très pauvre. Remarqué pour sa grande intelligence, il est envoyé à Paris pour y faire des études. Il deviendra précepteur et surtout spécialiste en monnaies anciennes et orientaliste distingué, reconnu aujourd’hui encore pour son expertise. Il traduit donc les contes mais il les enrichit aussi, brode, réinvente pour son plaisir et celui des lecteurs. Pourquoi L’or de la nuit ? Parce que Galland travaille pendant ces heures où règne le silence, il y trouve l’atmosphère qui lui convient. Travailler la nuit lui évite le sommeil parfois interrompu par un cauchemar récurrent, souvenir pénible rapporté d’un séjour en Syrie.
Mais pour satisfaire les lecteurs, c’est-à-dire la cour de Versailles, il faut trouver de nouveaux contes à traduire. En quête d’un manuscrit qu’il ne trouvera jamais, c’est un jeune chrétien d’Alep qui lui fournira la matière dont il a besoin.
L’or de la nuit est un pont entre l’Orient et la cour de Louis XIV avide d’exotisme et d’émerveillement, un roman historique à l’écriture fluide qui met en lumière un grand lettré oublié.
Editions Julliard – 2025 – 384 pages