Avant que j’oublie de Anne Pauly

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Pas inoubliable…

Ancienne correctrice dans un magazine féminin, Anne Pauly saute le pas et s’autorise enfin à pénétrer le monde de l’écriture après avoir longtemps considéré que ce monde-là n’était pas le sien.

Comme beaucoup de primo-romancier, Anne Pauly nous fait partager un événement intime : la mort du père. Alcoolique mais tendre, mari cogneur mais aimant, le personnage est tout à la fois aimable et détestable.

Chacun d’entre-nous sera sans doute un jour confronté à un tel événement. La mort du père, qu’il soit biologique ou non.  Cette mort résonnera, réveillera en nous des sentiments souvent mêlés, parfois contradictoires. C’est là que le bât blesse, l’auteure peine à émouvoir.

Ecrit dans un style très simple parfois dans un langage parlé, en introduisant parfois des onomatopées en guise d’illustration sonore comme si la langue française manquait de mots, on se demande si une autre forme que le roman n’aurait pas été plus adaptée.

Nous ne saurons pas, ou très peu, ce que la disparation de ce personnage signifie pour elle, ce qu’elle changera dans les rapports entre les survivants, ni ce que cela lui fait d’être orpheline.

Anne Pauly n’a pas su ou pas pu mettre « ses tripes sur la table », même si quelques passages et tout particulièrement celui relatant une lettre qui lui est envoyée par l’amour d’adolescence de son père sont d’une grande sensibilité. Mais la dernière impression que gardera le lecteur sera proche de la mièvrerie.

« Avant que j’oublie » laisse un goût d’inachevé, attendons sans hâte le prochain ouvrage.

Editions Verdier – 2020- 138 pages

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