« Exister c’est oser se jeter dans le monde » – Simone de Beauvoir
L’art de la joie est plus qu’un roman, c’est une épopée ! Son héroïne, Modesta, naît en même temps que le XXe siècle dans une Sicile où riches et pauvres ne se côtoient pas. Modesta est plus que pauvre. Avec sa mère et sa soeur elle vit dans la misère jusqu’au jour où un homme détruira sa vie mais ce faisant lui permettra de s’en construire une autre.
Elle est intelligente et fera absolument tout pour sortir de sa condition et vivre au lieu de survivre. Le personnage paraît d’abord antipathique mais une fois son avenir assuré en entrant dans une famille d’aristocrates en pleine dégénérescence, Modesta fera preuve d’une grande modernité accompagnant les grands bouleversements de l’époque : émancipation de la femme, liberté sexuelle, conscience politique. C’est une femme libre et farouche qui tient à rester maîtresse de son destin et qui se battra, à son échelle, pour que chacun puisse également l’être même si pour cela il faut tenir tête aux fascistes et faire l’expérience de la prison.
Malgré quelques longueurs (800 pages !), L’art de la joie est un grand roman féministe auquel l’autrice a consacré dix ans de sa vie.
Editions Pocket – 1998 – 800 pages