Une femme en contre-jour de Gaëlle Josse

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La photographie ne reproduit pas le visible, elle rend visible – Richard Avedon

On lui a consacré une exposition il y a peu. Sa fiche wikipédia indique photographe de rue et documentariste mais toute cette reconnaissance est à titre posthume. Vivian Maier est née à New-York d’une mère française et d’un père autrichien, dans une famille que l’on peut qualifier de dysfonctionnelle, n’a pas ou très peu vu les tirages de ses photographies. Elle meurt en 2009 dans un grand dénuement.

Gouvernante dans des familles aisées de New-York ou Chicago, la moindre occasion était prétexte à figer l’instant sur la pellicule. Comme si elle ne savait vivre qu’à travers l’objectif de son appareil photo. Il est vrai que ses parents défaillants (ils se sépareront lorsque Vivian aura environ dix ans) ont fait mener une vie dure et sans tendresse à Vivian et à Carl son frère aîné. Seules les deux grand-mères, aussi présentes que possible, adouciront quelque peu leur enfance.

Gaëlle Josse dresse le portrait d’une femme blessée, très solitaire (pas d’homme dans sa vie, pas d’enfant non plus, hormis ceux dont elle s’occupe parce que c’est son travail). Toute sa vie, Vivian Maier vivra plus « à côté des autres » qu’avec eux. La découverte de son oeuvre est totalement rocambolesque et tient du hasard total. Grâce soit rendue à John Maloof, agent immobilier, qui n’a pas jeté ces clichés qui ne correspondaient pas à ce qu’il cherchait, qui a su reconnaître le talent dans le travail de Vivian et a cherché à le faire reconnaître.

Le destin de Vivian Maier fait penser à celui de Van Gogh, incompris et pauvre de son vivant, encensé après sa mort.

Editions Notabilia – 2021 – 154 pages

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