Tout changer pour que rien ne change
Jintong, seul garçon d’une fratrie de neuf enfants, naît pendant la guerre sino-japonaise dans une Chine quasi féodale, dans le village de Gaomi, à l’est de la Chine.
Il devra sa survie aux seins de sa mère qui l’allaite et sa vie durant, il ne jaugera les femmes qu’en fonction de leurs attributs mammaires. Probablement parce qu’ils représentent pour lui la stabilité, la douceur de l’enfance et de l’innocence.
Beaux seins, belles fesses est une grande fresque historique où l’on découvre que si la Chine s’est modernisée à marche forcée, les citoyens n’ont pas connu le même sort. Le seigneur d’autrefois a été remplacé par le chef d’entreprise mais le sort des petites gens reste le même, entre spoliation et corruption. La révolution la plus palpable est finalement celle qui sera effectuée par les femmes. Fini les pieds bandés, symbole d’une Chine d’un autre temps, les femmes se feront une place dans la nouvelle société chinoise.
Beaux seins, belles fesses : 50 ans de la vie d’un pays en 800 pages.
Editions Point – 2005 – 895 pages
Mo Yan est né à Gaomi. Son œuvre est fortement autobiographique, il reçoit le Prix Nobel de Littérature en 2012. Certains de ses romans ont été adaptés au cinéma, notamment le Sorgho rouge par Zhang Yimou.