Armorican Psycho de Gwenael Le Guellec

Vengeance en terre bretonne

Yoran Rosko est photographe et vit à Brest, il est atteint d’une maladie des yeux rare qui l’oblige à fuir la lumière du jour. Vivre à rebours de ses contemporains n’aide pas Yann à briser sa solitude. Un jour Claude, son seul ami, disparait. On retrouve chez lui le cadavre d’un homme, le premier d’une trop longue série.

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Aline et les hommes de guerre de Karine Silla

Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes : Droit de s’affranchir d’une domination étrangère

Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes : Droit de s’affranchir d’une domination étrangère

Aline Sitoe Diatta surnommée la « Jeanne d’Arc du Sénégal » est un personnage réel. Elle naît en 1920 en Casamance, pays Diola, peuple réputé pour être farouchement indépendant.

Avant les Français, les Portugais avaient essayé, sans succès, de coloniser la région. Les Français, plus rusés, réussiront là ou les Portugais avaient échoué.

Aline est une petite fille presque comme les autres. Plus mûre que les fillettes de son âge, elle a pour ami Diacamoune revenu des tranchées où il a combattu avec fierté pour la République Française même si celle-ci se montre ingrate et tarde à lui verser les indemnités promises pour son engagement.

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Artana ! Artana ! de Didier Daeninckx

Enfant de banlieue, on grandit dans la peur, celle qu’on inspire et celle qu’on éprouve (Abd Al Malik)

Une banlieue comme il en existe beaucoup, située dans ce qu’on l’on appelait jadis la ceinture rouge.

Cinquante ans plus tard, ces villes ouvrières ont perdu leur classe moyenne. Le théâtre et plus largement la culture, tout ce qui permet aux individus de sortir de leur quotidien et également d’une certaine médiocrité, n’existe plus ou presque. Pour garder le pouvoir, certains maires ont fait alliance avec le pire. Dans ce court récit, Didier Daeninckx décrit crûment ce que sont devenues certaines villes aisément reconnaissables (comme Saint-Denis, Aubervilliers, Bagnolet…), la liste n’est pas exhaustive.

… Je mets plusieurs minutes à prendre conscience de ce qui a changé plus profondément encore que le décor : le délabrement des corps.

Artana ! Artana ! Didier Daenincks
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Idiss de Robert Badinter

Du Yiddishland à la Ville Lumière

Fuyant avec sa fille (ses fils et son mari sont partis avant elle), la Russie antisémite et la pauvreté, Idiss, la grand-mère de Robert Badinter arrive en France dans l’espoir d’un monde meilleur et d’une nouvelle vie.

Portés comme tant d’autres émigrés russes (juifs ou pas) par les valeurs de la République
Française, Idiss, ses enfants et ses petits-enfants auront jusqu’au bout foi dans les valeurs écrites au fronton des mairies : Liberté, Egalité, Fraternité.

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Dans le nuit de Bicêtre de Marie Didier

Quand l’hôpital est une prison

Pour les femmes il y avait la Salpêtrière, pour les hommes c’était Bicêtre.

A l’aube des bouleversements de la Révolution française, Jean-Baptiste Pussin, ancien « pensionnaire » de Bicêtre va, le premier, considérer ceux que l’on nommait les aliénés, comme des êtres sensibles et en souffrance. Il fera tout ce qui est en son pouvoir pour donner aux aliénés des conditions de vie décente dans ce lieu qui ressemble plus à l’Enfer qu’à un établissement de soins. A Bicêtre, on trouve aussi des enfants, estropiés, malades, atteints de paralysie et surtout abandonnés, livrés à eux-mêmes. Jean-Baptiste Pussin s’efforcera de leur apporter réconfort et instruction.

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Le bal des folles de Victoria Mas

Nous sommes en 1885 à Paris, elles s’appellent Eugénie, Louise ou Thérèse. Elles n’ont rien en commun à part le fait d’être femme et de ne pas être conformes à ce que l’on attend d’elles.

Elles seront donc enfermées à la Salpêtrière* dans le service du très célèbre professeur Charcot. Chaque année, pour la mi-carême, elles seront exhibées lors du « bal des folles » auquel se presse la bonne société parisienne.

« Entre l’asile et la prison, on mettait à la Salpêtrière ce que Paris ne savait pas gérer : les malades et les femmes » 

Le Bal des Folles – Victoria Mas
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Désorientale de Négar Djavadi

Conte persan sans prince charmant

Kimiâ, jeune femme d’origine iranienne, attend son tour dans la salle d’attente d’un hôpital parisien, service procréation assistée.

L’attente est longue et permet à Kimiâ de se remémorer, et par là même nous raconter, son histoire et celle de sa famille.

Partie d’Iran à l’âge de 11 ans, Kimiâ est issue d’une famille d’opposants au Shah d’abord, puis de l’Ayatollah Khomeiny ensuite. Khimiâ nous contera d’abord l’extraordinaire histoire de la famille de son père, descendant d’une sorte de seigneur féodal de Mazandaran au nord de l’Iran. Son père, personnage tout à la fois charismatique et haut en couleurs, pétri de culture occidentale, affrontera les pouvoirs qui se succèderont dans son pays jusqu’à l’exil en France.

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Ténèbre de Paul Kawczak

Congo mystique

L’histoire du Congo belge (aujourd’hui République Démocratique du Congo), propriété exclusive du roi Léopold II de Belgique, vue à travers les yeux d’un jeune géomètre venu définir les contours de cet immense pays.

C’est aussi la découverte du colonialisme et du racisme ordinaire. Pierre Claes, porteur d’une histoire singulière et enclin à une mélancolie certaine, découvre la cruauté exercée à l’encontre des autochtones. Sa vie en sera bouleversée.

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Avant que j’oublie de Anne Pauly

Pas inoubliable…

Ancienne correctrice dans un magazine féminin, Anne Pauly saute le pas et s’autorise enfin à pénétrer le monde de l’écriture après avoir longtemps considéré que ce monde-là n’était pas le sien.

Comme beaucoup de primo-romancier, Anne Pauly nous fait partager un événement intime : la mort du père. Alcoolique mais tendre, mari cogneur mais aimant, le personnage est tout à la fois aimable et détestable.

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