Aline et les hommes de guerre de Karine Silla

Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes : Droit de s’affranchir d’une domination étrangère

Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes : Droit de s’affranchir d’une domination étrangère

Aline Sitoe Diatta surnommée la « Jeanne d’Arc du Sénégal » est un personnage réel. Elle naît en 1920 en Casamance, pays Diola, peuple réputé pour être farouchement indépendant.

Avant les Français, les Portugais avaient essayé, sans succès, de coloniser la région. Les Français, plus rusés, réussiront là ou les Portugais avaient échoué.

Aline est une petite fille presque comme les autres. Plus mûre que les fillettes de son âge, elle a pour ami Diacamoune revenu des tranchées où il a combattu avec fierté pour la République Française même si celle-ci se montre ingrate et tarde à lui verser les indemnités promises pour son engagement.

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Beaux seins, belles fesses de Mo Yan

Tout changer pour que rien ne change

Jintong, seul garçon d’une fratrie de neuf enfants, naît pendant la guerre sino-japonaise dans une Chine quasi féodale, dans le village de Gaomi, à l’est de la Chine.

Il devra sa survie aux seins de sa mère qui l’allaite et sa vie durant, il ne jaugera les femmes qu’en fonction de leurs attributs mammaires. Probablement parce qu’ils représentent pour lui la stabilité, la douceur de l’enfance et de l’innocence.

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Roman sans titre de Duong Thu Huong

Au soldat inconnu

Dix ans. Dix ans que la guerre a commencé, dix ans que Quân s’est engagé dans cette guerre fratricide : la guerre du Vietnam. Dix ans de combat, de lutte, loin de sa famille, tiraillé par la faim.

Roman sans titre ne décrit aucune bataille, aucun acte héroïque mais l’avant et l’après, lorsque le soldat attend la bataille dopé par l’adrénaline ou rongé par la peur et lorsqu’il compte ses morts et ses blessés

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Artana ! Artana ! de Didier Daeninckx

Enfant de banlieue, on grandit dans la peur, celle qu’on inspire et celle qu’on éprouve (Abd Al Malik)

Une banlieue comme il en existe beaucoup, située dans ce qu’on l’on appelait jadis la ceinture rouge.

Cinquante ans plus tard, ces villes ouvrières ont perdu leur classe moyenne. Le théâtre et plus largement la culture, tout ce qui permet aux individus de sortir de leur quotidien et également d’une certaine médiocrité, n’existe plus ou presque. Pour garder le pouvoir, certains maires ont fait alliance avec le pire. Dans ce court récit, Didier Daeninckx décrit crûment ce que sont devenues certaines villes aisément reconnaissables (comme Saint-Denis, Aubervilliers, Bagnolet…), la liste n’est pas exhaustive.

… Je mets plusieurs minutes à prendre conscience de ce qui a changé plus profondément encore que le décor : le délabrement des corps.

Artana ! Artana ! Didier Daenincks
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Idiss de Robert Badinter

Du Yiddishland à la Ville Lumière

Fuyant avec sa fille (ses fils et son mari sont partis avant elle), la Russie antisémite et la pauvreté, Idiss, la grand-mère de Robert Badinter arrive en France dans l’espoir d’un monde meilleur et d’une nouvelle vie.

Portés comme tant d’autres émigrés russes (juifs ou pas) par les valeurs de la République
Française, Idiss, ses enfants et ses petits-enfants auront jusqu’au bout foi dans les valeurs écrites au fronton des mairies : Liberté, Egalité, Fraternité.

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Nuit d’Edgar Hilsenrath

Marche ou crève

Seconde guerre mondiale, à Prokov en Ukraine, il y a le ghetto. La vie dans le ghetto, racontée par Ranek, l’un de ses habitants : la faim, la crasse, la maladie, la prostitution, la ruse, l’homme y est littéralement réduit à l’état de bête.

Chacun regarde mourir son voisin dans une profonde indifférence car l’heure n’est plus à la compassion. Il faut survivre, c’est chacun pour soi et Dieu pour tous, pour ceux qui y croient encore. Malgré tout, de temps à autre, une étincelle d’humanité surgit car l’Homme s’il est capable du pire est aussi parfois capable du meilleur.

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Dans le nuit de Bicêtre de Marie Didier

Quand l’hôpital est une prison

Pour les femmes il y avait la Salpêtrière, pour les hommes c’était Bicêtre.

A l’aube des bouleversements de la Révolution française, Jean-Baptiste Pussin, ancien « pensionnaire » de Bicêtre va, le premier, considérer ceux que l’on nommait les aliénés, comme des êtres sensibles et en souffrance. Il fera tout ce qui est en son pouvoir pour donner aux aliénés des conditions de vie décente dans ce lieu qui ressemble plus à l’Enfer qu’à un établissement de soins. A Bicêtre, on trouve aussi des enfants, estropiés, malades, atteints de paralysie et surtout abandonnés, livrés à eux-mêmes. Jean-Baptiste Pussin s’efforcera de leur apporter réconfort et instruction.

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Le bal des folles de Victoria Mas

Nous sommes en 1885 à Paris, elles s’appellent Eugénie, Louise ou Thérèse. Elles n’ont rien en commun à part le fait d’être femme et de ne pas être conformes à ce que l’on attend d’elles.

Elles seront donc enfermées à la Salpêtrière* dans le service du très célèbre professeur Charcot. Chaque année, pour la mi-carême, elles seront exhibées lors du « bal des folles » auquel se presse la bonne société parisienne.

« Entre l’asile et la prison, on mettait à la Salpêtrière ce que Paris ne savait pas gérer : les malades et les femmes » 

Le Bal des Folles – Victoria Mas
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Comme des rats morts de Benedek Totth

Quatre ados dans le vent

Ils sont quatre copains : Greg, le meneur et les autres : la Bouée, Danny et le narrateur. Lycéens, sportifs, plutôt « middle class », leurs centres d’intérêt : les filles bien sûr, la natation mais aussi les cachets bizarres, la beuh et les nouvelles expériences.

Après avoir tout essayé, comment faire monter l’adrénaline, se sentir exister ? C’est là que tout bascule jusqu’au point de non-retour. Comme des rats morts, c’est l’histoire de quatre ados livrés à eux-mêmes et en quête de sensations fortes, auxquels personne n’a fixé de limites.

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