Comme des rats morts de Benedek Totth

Quatre ados dans le vent

Ils sont quatre copains : Greg, le meneur et les autres : la Bouée, Danny et le narrateur. Lycéens, sportifs, plutôt « middle class », leurs centres d’intérêt : les filles bien sûr, la natation mais aussi les cachets bizarres, la beuh et les nouvelles expériences.

Après avoir tout essayé, comment faire monter l’adrénaline, se sentir exister ? C’est là que tout bascule jusqu’au point de non-retour. Comme des rats morts, c’est l’histoire de quatre ados livrés à eux-mêmes et en quête de sensations fortes, auxquels personne n’a fixé de limites.

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Désorientale de Négar Djavadi

Conte persan sans prince charmant

Kimiâ, jeune femme d’origine iranienne, attend son tour dans la salle d’attente d’un hôpital parisien, service procréation assistée.

L’attente est longue et permet à Kimiâ de se remémorer, et par là même nous raconter, son histoire et celle de sa famille.

Partie d’Iran à l’âge de 11 ans, Kimiâ est issue d’une famille d’opposants au Shah d’abord, puis de l’Ayatollah Khomeiny ensuite. Khimiâ nous contera d’abord l’extraordinaire histoire de la famille de son père, descendant d’une sorte de seigneur féodal de Mazandaran au nord de l’Iran. Son père, personnage tout à la fois charismatique et haut en couleurs, pétri de culture occidentale, affrontera les pouvoirs qui se succèderont dans son pays jusqu’à l’exil en France.

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LE PETIT COIFFEUR (Théâtre Rive Gauche)

L’auteur, Philippe Daguerre, ouvre une page d’histoire, celle de la libération ; une page humanisée par les déboires d’émouvants personnages liés par un salon de coiffure.

Avec des décors réalistes, nous sommes bien amenés dans l’atmosphère de l’époque, égayée par des danses.

Une belle histoire d’amour est mise à l’épreuve des errements de la période. Cela commence comme une romance poétique, mais les jugements à l’emporte-pièce et les fausses certitudes vont bouleverser la donne.

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La Porte de Magda Szabo

A double tour

Madga est écrivaine, c’est une intellectuelle. Emerence est sa femme de ménage, elle n’a pas d’instruction. La première a perdu ses parents, la seconde n’a quasiment plus de famille. Tout les sépare pourtant des liens complexes vont les attacher l’une à l’autre.

Emerence va peu à peu régenter la maison, n’en faire qu’à sa tête comme aucune autre domestique n’oserait le faire. Mais Emerence est bien plus que cela, c’est l’une des grandes figures du quartier, un être bourru mais non dépourvu d’une certaine tendresse qui aime aider les autres à sa manière un peu rude.

Cependant, Emerence a un secret. Nul ne peut passer la porte pour pénétrer chez elle. Emerence ne reçoit personne, pas même les autorités. Derrière la porte, c’est toute sa vie et sa vie n’appartient qu’à elle.

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Ténèbre de Paul Kawczak

Congo mystique

L’histoire du Congo belge (aujourd’hui République Démocratique du Congo), propriété exclusive du roi Léopold II de Belgique, vue à travers les yeux d’un jeune géomètre venu définir les contours de cet immense pays.

C’est aussi la découverte du colonialisme et du racisme ordinaire. Pierre Claes, porteur d’une histoire singulière et enclin à une mélancolie certaine, découvre la cruauté exercée à l’encontre des autochtones. Sa vie en sera bouleversée.

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Avant que j’oublie de Anne Pauly

Pas inoubliable…

Ancienne correctrice dans un magazine féminin, Anne Pauly saute le pas et s’autorise enfin à pénétrer le monde de l’écriture après avoir longtemps considéré que ce monde-là n’était pas le sien.

Comme beaucoup de primo-romancier, Anne Pauly nous fait partager un événement intime : la mort du père. Alcoolique mais tendre, mari cogneur mais aimant, le personnage est tout à la fois aimable et détestable.

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D’amour et de poussière de Ernest J. GAINES

littérature étrangère gaines

Une plantation en Louisiane (fin des années 50, début des années 60). L’esclavage a été aboli en 1865 remplacé par la ségrégation.

Jim, le narrateur va voir se dérouler sous ses yeux un concentré de l’histoire de l’époque et de ses drames.

Marshall Hebert, propriétaire d’une plantation, fait sortir de prison un jeune Noir pour le travail des champs (nos travaux d’intérêt général en quelque sorte) mais le jeune Marcus, citadin, probablement imprégné de la lutte du Mouvement des Droits Civiques va briser LE tabou de cette époque : un homme noir amoureux d’une femme blanche, Louise, la femme du contremaître.

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